À La Poste, la CGT dénonce un management par la peur

D’après le syndicat, les mesures disciplinaires disproportionnées et injustifiées se multiplient de façon alarmante depuis quelques mois en Indre-et-Loire, démontrant par leur nombre une méthode réfléchie et assumée d’un management autoritaire, répressif et destructeur pour la santé mentale et physique des postières et postiers. Communiqué.

La Poste ne peut pas se justifier d’une réglementation contraignante et de risques accrus sur les opérations bancaires pour sévir et sanctionner injustement des travailleurs soumis à des pressions multiples et insupportables qui sont de la responsabilité de l’employeur. Pour preuve, elle est contrainte de multiplier la présence de vigiles aux portes des bureaux de Poste.

Les incivilités, les tentatives d’escroqueries, les fraudes bancaires... ne sont pas le fait des agents mais le résultat d’une société qui se délite et auxquels La Poste apporte sa contribution sous plusieurs facteurs :

  • L’abandon du service public et la fermeture des bureaux de Poste qui concentrent notamment la précarité et la misère sociale sur les établissements qui subsistent.
  • La non prise en compte de la charge de travail et les injonctions contradictoires permanentes sur le personnel.
  • Les rythmes de travail 6 jours sur 7 généralisés, les prises de congés contraintes, les refus de libertés pour répondre aux obligations de la vie courante (santé, rendez-vous médicaux...), les repos non pris et la modification permanente des plannings de travail, sources d’absentéisme persistant.
  • Le non remplacement des absences, le recours au travail précaire type CDD, intérim, sans formation, pour pallier aux absences et le non recrutement d’agents sous contrats stables en remplacement des départs définitifs (retraites, démissions, licenciements...).
  • La multiplication des incivilités à l’encontre des postières et des postiers consécutifs à tous ces facteurs, en raison de la baisse de qualité du service et de son abandon à la rentabilité.
  • La pression commerciale sur des objectifs inatteignables, la pression managériale disproportionnée sur les résultats, réglementaires, comptables et économiques.
  • La non prise en compte du facteur humain et la négation de l’impact de la Covid-19 sur nos vies professionnelles et personnelles.

Cette situation entraine une détérioration de la prise en charge des demandes des usagers sans précédent, consécutive de la perte de qualité de vie au travail de tous les postiers, d’une absence chronique de moyens de remplacement. C’est une détérioration que la Direction ne peut ignorer.

Nous ne pouvons tolérer que de tels comportements managériaux persistent et mettent en danger la vie de nos collègues. La CGT demande à la direction de La Poste de cesser sur le champ ces pratiques et de mettre tout en œuvre pour revenir à des pratiques respectueuses et responsables qui ne pourront qu’améliorer les services rendus à la population