À La Riche, les agents municipaux dénoncent toujours une gestion désastreuse

Huit mois après avoir dénoncé « une gestion désastreuse du personnel » au sein de la mairie de La Riche, dirigée par Wilfried Schwartz, la section larichoise du syndicat CGT Tours Métropole lance une nouvelle alerte, signalant que la situation a empiré. Nous reproduisons leur tract ci-dessous.

En juin 2019, les agents de la Ville de La Riche soutenus par le syndicat CGT de Tours Métropole, alertaient l’opinion publique sur la situation alarmante qui sévissait au sein de leur collectivité. Le constat posé était clair et sans appel :

  • des agents en souffrance ;
  • des arrêts de travail importants ;
  • des départs en nombre, intervenant parfois dans des conditions inacceptables et provoquant des dysfonctionnements en cascade (personnel en sous-effectif et sans responsable de service, turn over régulier perturbant le bon déroulement du service public...) ;
  • un management défaillant (incompétence manifeste, incohérence des consignes) et particulièrement malveillant (absence de considération, abus de pouvoir, humiliations...). Ce management est jugé responsable de la situation.

L’image forte d’un bateau à la dérive s’imposait alors aux esprits tant la situation paraissait critique... Depuis ce tract d’alerte, quelques mois se sont écoulés et force est de constater que la situation s’est dégradée de façon inquiétante : le bateau en dérive menace désormais de sombrer ! Face au ballet ininterrompu des départs, se pose, en effet, la question cruciale du fonctionnement des services municipaux. Car le compteur s’affole !!! Les chiffres, réactualisés régulièrement, donnent froid dans le dos ! On comptabilise désormais une cinquantaine de départs sur les deux dernières années !

À l’état brut, ce décompte ne renseigne pas sur l’état de crise vécu par la collectivité mais ramené à l’effectif total, il interpelle fortement car cela permet de mesurer de façon plus pertinente l’ampleur du désastre. L’état des lieux, à ce jour, est consternant : certains services fonctionnent sans responsable (la direction des finances, le centre social...), d’autres souffrent d’un manque criant de personnel (arrêts de travail fréquents et/ou départs non remplacés).

Le DGA (ancien DGS rétrogradé) qui a pris en charge la direction du pôle des solidarités en plus de ses missions habituelles est en arrêt de travail. Son retour est considéré comme improbable. Certaines missions ne sont actuellement plus assurées telles que la coordination de la mission emploi, la responsabilité des affaires juridiques, la direction du centre social… La liste est longue et le désastre bien réel, accentué par une gestion du personnel qui suscite de l’indignation tant elle est maltraitante.

Wilfried Schwartz désavoué

Nous pouvons, à cet égard, signaler le cas de la directrice du pôle solidarités qui a fait l’objet d’une suspension arbitraire et particulièrement violente dans la forme, en septembre dernier, avec demande de révocation par le maire. Le conseil de discipline du centre de gestion d’Indre-et-Loire, présidé par un magistrat du tribunal administratif d’Orléans et réuni en décembre pour se prononcer sur cette sanction, l’a blanchie totalement et ce, à l’unanimité des représentants du personnel et des élus !

Cette position, qui a pris le contre-pied de la décision du maire, constitue une grande victoire pour les agents mobilisés dans ce combat ; un combat auquel se sont joints un certain nombre d’anciens agents, inquiets pour leurs collègues restés sur le navire en perdition. Pour tous, l’union était la clé ! La seule pouvant mener à un retournement de situation !

Dans ce conflit, l’avis du CDG 37 (avis consultatif certes, mais reconnu comme neutre et objectif) n’a pas été suivi par la collectivité. Celle-ci a non seulement refusé de lever la suspension mais l’a tout simplement renouvelée, à défaut de pouvoir obtenir une révocation ! Cette attitude, difficilement justifiable démontre de façon flagrante l’absence de considération de cette autorité territoriale non seulement à l’égard de ses agents mais également à l’égard des instances administratives. Aujourd’hui la suspension a été levée mais l’agent n’a pas été réintégré à son poste. Une attitude ouvertement irrespectueuse qui bafoue l’éthique !

Les résultats de l’audit QVT épurés

Une lueur d’espoir pourtant est apparue au moment de la mise en oeuvre de l’audit sur la Qualité de vie au travail (QVT)... Réclamé depuis longtemps par les syndicats, cet outil a généré chez les agents des attentes importantes ! Tous espéraient qu’il aboutirait sur la mise en place d’une véritable réflexion portant sur l’amélioration des conditions de travail et associant toutes les parties en présence (l’autorité, les représentants du personnel, les syndicats).

Après plusieurs réclamations, les résultats de cet audit ont enfin été restitués aux agents en janvier 2020 et... tous les espoirs se sont écroulés !!! La version largement épurée qui leur a été présentée portait sur des généralités et sur des considérations très à la marge, un choix stratégique qui permettait d’occulter l’essentiel du problème ! Noyées sous une profusion de détails et de banalités, les conclusions n’ont pas fait ressortir les problématiques récurrentes comme la souffrance des agents, les problèmes de management ou l’absence de considération...

Cependant, loin d’être dupes, les agents veulent aujourd’hui des explications et réclament un accès intégral aux résultats de l’audit, lesquels, ils le rappellent avec force, leur appartiennent autant qu’à la collectivité. Ce sont eux qui ont fait l’objet de cet audit ! Ce sont leurs propos qui ont été analysés ! Ce sont leurs conditions de travail qui ont été étudiées ! Cette requête est donc absolument légitime ! Que cache d’ailleurs cette absence de transparence ? Quels résultats embarrassants pour la collectivité cet audit a-t-il mis en évidence ?

Quoiqu’il en soit, devant l’urgence de la situation, les agents de la mairie de La Riche lancent un SOS en direction de tous ceux qui sont en mesure de leur porter assistance ! Ils appellent toutes et tous à les rejoindre, à soutenir leur combat... Parce qu’ils ont décidé de dire STOP !

Illustration tirée du programme de campagne de Wilfried Schwartz pour les élections municipales de mars 2020.